Nid douillet à Istanbul
La gentillesses des Turcs a encore frappé : l’appartement loué par les parents de Baptiste nous est laissé une nuit plus tôt. Sans frais supplémentaire. Par simple gentillesse. On nous interdit de dormir dans le camion en plein centre. Soit disant par manque de sécurité. On est loin d’être inquiets mais on va pas cracher sur un peu de confort plus tôt que prévu ! Du confort et de l’espace. Les filles sont folles. Elles nous rendent fous. Sautent sur les lits, courent partout, tournent autour de la table, et construisent des cabanes avec les coussins des canapés. Tout un programme en retrouvant un lieu de vie en appartement. Toutes ces pièces qui créent autant d’espaces de vies nous donnent le tournis. Nous qui vivons dans une pièce unique depuis presque 5 mois, on se cherche, on s’étonne de passer d’une pièce à l’autre, on s’émerveille devant un confort pourtant habituel dans notre vie de sédentaires. Je dois dire qu’il y’a du bon à ce luxe retrouvé… une machine à laver, l’eau qui coule du robinet sans risquer de vider le réservoir, la douche chaude d’où s’échappe un vrai flot d’eau et pas un filet ridicule qui facilite le rinçage du shampoing ! Un canapé pour s’allonger, se reposer, s’asseoir, se prélasser, enfin tant que possible avec Jeanne et Louise qui ont élu le canapé comme leur terrain de jeux et leur entraînement de galipettes. Des toilettes. Pas de pipi dans la nature, de réserve de papier toilettes au fond des poches, de sortie nocturne du camion ! Et puis l’emplacement non loin de Sulthanamet, quartier qui concentre la majorité des sites à visiter, est appréciable. La station de tramway à deux pas nous permet de rallier le centre-ville en quelques minutes. Le camion est parqué près de chez nous. Parfait ce nouveau petit logis.
Parenthèse parisienne
Pour raisons administratives, et en vue d’optimiser notre retour dans un nouvel appartement, je n’ai donc eu d’autre choix qu’un aller retour Istanbul-Paris. J’ai laissé mes Ba Ja Lou. Un vrai déchirement. Les cris et pleurs de Loulou alors que je venais de passer le contrôle des passeports furent la goutte d’eau. Émotions garanties et larmes à l’oeil. J’ai la boule au ventre depuis quelques jours. Elle ne me quittera quasiment pas de mon séjour parisien. On vit constamment ensemble depuis plusieurs mois et me voilà toute seule.
Je croise mes beaux parents en plein ciel. Dans les nuages entre Paris et Istanbul, nos avions respectifs font des trajets inverses. Drôle d’impression avec mon trajet aller-retour d’Istanbul à Paris. Je n’aime pas voyager seule. Voyager seule sur la durée. Comme le sentiment d’être un enfant. Je déteste ce sentiment de perdition. La solitude me pèse vite. Très vite. En voyageant on perd tous ses repères, en voyageant seule on perd en plus tous ses repères affectifs. C’est trop pour moi. Une fois dans l’avion je m’assois et apprécie pourtant le silence et le calme environnant. C’est reposant. Pour une fois, je n’ai que moi à penser, le voyage en solitaire a un peu de bon. Je lis et jette régulièrement un oeil sur la carte affichée à l’écran. Notre fin des trajet me paraît bien rapide. Les villes défilent. La carte de l’Europe me paraît aujourd’hui beaucoup plus nette et précise dans mon esprit. Je relie les pays et dessine les frontières plus facilement. Je parcours en quelques heures ce que nous traverserons en plusieurs semaines.
Entre mon arrivée et mon départ à peine deux jours plus tard, je suis prise dans un tourbillon. Je me laisse porter. D’une émotion à une autre. Un tourbillon qui marque une parenthèse familiale, amicale et administrative en vue d’un retour optimal. J’avais oublié les panneaux en français, les gens qui parlent français. Tout comprendre quand on tend l’oreille. Ce n’est plus une musique de fond avec des sons étrangers. L’eau potable. Le lit immédiatement prêt à l’usage. Et surtout je retrouve les miens.
Je cajole (enfin!) mon neveu Gaspard, donne le biberon, le bain et m’offre des câlins en série. Bonheur intense que de faire enfin sa connaissance (il est né le 16 août) et de découvrir ma soeur Mama et mon beauf Momo qui assurent en rôle de parents. Je croise les amis, on papote le temps d’une belle soirée. Comme si on s’était vu la veille. Et puis je découvre notre futur appartement à Gennevilliers. On va être sacrément bien. Tout ça concrétise le retour, l’après voyage, l’atterrissage. Ces deux petits jours filent, je suis restée sur mon nuage. Pas le temps de redescendre. De toute façon je décolle à nouveau très vite. Et me revoilà seule dans les airs. Loin de mes proches pour encore un bon mois. Mais bientôt tout près des miens. De mes Ba Ja Lou.
Je suis collée au hublot pendant une bonne heure. Je ne parviens pas à détacher mes yeux du paysage. J’admire les nuages qui s’étendent à perte de vue. Une mer de coton. Un ciel intensément bleu. Des montagnes rocheuses noires et escarpées percent de temps à autre les nuages blancs. On a envie de sauter dans ce champ infini de coton. Je me retiens. La terre vue du ciel m’impressionne. Vulnérable, fragile, je me sens minuscule devant l’immensité du monde. Assise dans mon fauteuil 19E, j’observe et contemple. Le vol pousse à la réflexion. mon esprit divague. Life vest under your seat inscrit sous mes yeux fait un peu froid dans le dos. Ma vie tiendrait à une veste ? L’avion a cette double facette : sécurisant et angoissant. Comme un doux rêve qui se termine, j’atterris à Istanbul 4 heures plus tard. Je replonge dans l’aventure. Je retourne à notre beau voyage. Je retrouve ma liberté, loin de la folie parisienne. Les filles me sautent au coup. J’a presque l’impression qu’elles ont grandi pendant ma courte absence. Louise pense que j’ai passé deux jour dans l’avion et me gronde parce que soit disant je lui avais promis de venir avec moi ! Jeanne me raconte beaucoup. Un vrai livre ouvert.
Istanbul
Étape charnière. Entre Europe et Asie. Passage obligé à l’aller et au retour de notre périple. Il y a un avant et un après. Le début et la fin du dépaysement. Début août lors de notre premier passage Istanbul marquait le lancement de l’aventure. Début décembre à ce deuxième passage, Istanbul a un petit goût de fin. Fin de tous ces pays musulmans. De l’Asie centrale. La boucle est bouclée. Le voyage n’est pas terminé. Soit. Mais sacrément avancé. Le temps s’accélère de jour en jour. On le sait, on le sent. Pendant une petite semaine nous sillonnons la belle Istanbul. Tant de choses à voir dans cette ville. Images à l’appui, voici notre parcours. Riche historiquement, la ville est un musée à ciel ouvert. Nous découvrons avec plaisir le nombreux incontournables.
La Mosquée Sultanamye
La Mosquée Bleue
Le grand bazar
Le musée d’art moderne : Istanbul Modern
La croisière sur le Bosphore
La Citerne Basilique
La Mosquée Sainte Sophie
Le Palais de Topkapi
Le Parc Miniaturk
L’appartement permet de prendre son temps en début et en fin de journée. On profite à fond des grands-parents. Arrivés les valises chargés de cadeaux pour leurs petites filles et de nourriture pour leurs gourmands de parents, on renouvelle les activités et on charge de camion de doux mets comme foie gras et confit de canard. On profite de la cuisine (du four notamment) pour préparer un gâteau au chocolat, un gâteau aux pommes, et des crêpes. On fait des jeux de société, on raconte des histoires. Les parents soufflent un peu, Jeanne et Louise étant très demandeuses de passer du temps avec papi et mamie. On discute entre adultes, une fois le filles couchées (ce qui n’est pas une mince affaire sortis du camion). Du voyage, de la vie parisienne. Des uns et des autres.
On décolle en milieu ou fin de matinée selon l’énergie du groupe et après quelques stations de tramway, nous sommes rendus en plein centre. Louise dans la poussette, Jeanne d’une main à une autre, nous sillonnons les mosquées, les musées, et les différents quartiers. Je pense qu’on peut rester plusieurs semaines à Istanbul en s’émerveillant chaque jour un peu plus de toutes les richesses de la ville. En une petite semaine, on verra déjà beaucoup. Le midi, on déjeune sur le pouce. On fait découvrir à Jean-François et Madeleine les mets délicieux du pays. La nuit marque en général la fin des vites et le retour à l’appartement.
Ce nouveau petit cocon à 6 aura eu du bon mais le camion manque aussi. Notre maison nous manque. Louise demande chaque soir à dormir dedans et Jeanne se plaint de ne plus dormir dans le même lit que sa soeur. Sachant que leurs lits sont ici séparés d’un tout petit mètre. Jeanne aime son rôle de grande soeur. Louise se débrouille assez bien dans son rôle de petite soeur. Toujours complices, on aime les voir rire et jouer ensembles. Et l’acceuil en Turquie restera inoubliable pour elles comme pour nous. Sans nul doutece sont les filles qui ont crée la rencontre. Louise, la charmeuse, fait des clins d’oeil aux inconnus dans les transports. Jeanne, la sociable, s’attache à jouer avec chaque enfant croisé. Une famille d’Arabie Saoudite avec deux enfants (sur le bateau naviguant comme nous sur le Bosphore) aura particulièrement sympathisé avec les filles.
Nous rencontrons une autre famille de voyageurs en camping-car comme nous. Enfin! Robinson, 5 ans et Gaspard, 1 an et demi parcourent l’Europe et l’Asie pendant un an avec leur parents. Ils sont depuis trois mois en Turquie. Croisés sur le parking où nous passons notre dernière nuit à Istanbul, nous papotons 1h30 avec les parents. Le contact est facile avec des gens qui partagent le goût de l’aventure et se sont embarqués dans une épopée familiale comme nous. Nous parlons pipi au lit, stock de couches, aires de jeux, séjours à l’hôpital, activités en roulant…En rapport d’âge, nos miss s’amusent avec ce duo de gars. Pour l’anecdote, nous avions trouvé il y a un petit mois un arc fabriqué à la main sur un de nos lieux de bivouac en Turquie. Le papa de Robinson reconnaît son oeuvre mais nous le laisse car Robinson a de nouveaux arcs depuis ! Drôle de coïncidence. Le monde est donc si petit.
J’écris à quelques kilomètres de la frontière avant la Grèce. Encore un bon mois. Ouf. Et encore des visites à venir. Chouette. Grèce, Albanie, Monténégro, Croatie, Slovénie, Italie, France. La maison se rapproche.
À très vite chers amis.
Bises
Julie Baptiste Jeanne Louise
Coucou les petits clous (oui je suis dans ma période top 50)
Je le dis pas souvent mais c’est vraiment un plaisir de vous lire, et pas seulement pour savoir si la route est belle et si le pays vaut le coup, mais c’est tellement bien écrit qu’on a l’impression d’être avec vous dans ce camion et de ressentir vos émotions, joies..
Bref moi c’est pas la même chose ^^
En tout cas on a hate de vous voir mais je crois qu’on est pas les seuls
On vous embrasse bien fort !
Julie, Baptise,
Vous entamez la dernière ligne droite ! Quel plaisir de vous lire, de s’échapper grâce à vous de son quotidien et de redécouvrir la Turquie que j’avais visité il ya plus de 10 ans. De beaux souvenirs avec les parents de Baptiste, et encore bien d’autres avec les futurs visites et retrouvailles familiales. Je vous souhaite encore de belles aventures et attends les prochains posts avec plaisir.
Des bises
Hélène
Nous voici de retour à Levallois, quel plaisir de voir et de lire, si vite, les annales de ces bons moments passés ensemble. Les filles ont changé, grandi mais toujours aussi adorables et Julie et Baptiste épanouis dans leur rôle de voyageurs, reporters. Istanbul est une ville magnifique, il reste encore beaucoup à voir, les Turcs très gentils et ne résistent pas aux charmes des filles et aux yeux doux de Loulou. En plus, nous avons eu beau temps. Un grand merci pour ces bons moments et la découverte de cette ville chargée d’histoire. Bientôt les retrouvailles et le départ d’une autre aventure : l’emménagement.
Grosses bises.
JF et M
Sympa de (re)découvrir Istanbul avec vous, avec votre prisme. J’imagine la bonne ambiance dans l’appart, Loulou a carrément la classe en reine des neiges ! Et si en plus vous avez dégusté les crêpes de Madeleine..ça devait être parfait !
Ici on a été très heureux de te voir et Gaspard parle de toi tous les jours (si si), on a hâte d’être le 27 décembre (J – 16!!)…se dire que nous sommes les prochains et derniers à venir vous rejoindre parait fou, c’est surtout génial ! Préviens Jaja et Loulou que je vais leur sauter dessus en les voyant…
On vs embrasse fort ts les 4
Mo, Ma et Gaspou
PS : Comment fait Loulou pour s’endormir sur les épaules de Baptiste ?!
j’ai ete tres heureuse de te voir Julie vendredi dernier pendant ton court séjour parisien et avoir ainsi des nouvelles de toute la famille. Maintenant, j’attends de vous revoir avec impatience en France!
Belles fetes de Noel et retrouvailes familiales,
Moy.
Neuilly le 13 12 14
Coucou à tous les 4,
En cette fin de dimanche après midi après avoir un relooké une commode pour Pierre Adrien, je viens de passer un excellent moment en voyageant et en visitant la belle ville d’ Istanbul, que de beaux sourires et quelle joie de vous revoir avec Jean François et Madeleine qui ont vécu un super séjour en votre compagnie.
On a du mal à croire que depuis 5 mois vous vivez ds une seule pièce!!!, profitez bien de vos dernières semaines à travers qqs beaux pays et surtout en Croatie où vous serez tous ensemble (Famille de Guibert) , L’aller retour rapide Istabul aura permis à Julie de connaître Gaspard, le dernier « petit chou » trop mignon!!!!!!!!!!
Ns vs embrassons tous bien fort, bonne aventure à tous les 4……….
Ce Noël 2014 qui approche sera fêté d’une manière toute particulière pour vous… dans quel pays serez-vous?? J’espère que votre famille vous a apporté du foi gras et une bonne bouteille de Monbazillac pour l’accompagner!
Nous (je dis nous car Pauline, 14ans, lit souvent avec moi votre blog : »Elles ont trop de chance les petites! J’aimerai trop faire ça!! Pourquoi on voyage jamais nous…) vous suivons avec toujours autant de plaisir.
Vous n’avez pas rencontrer le Pape François en Turquie?! Vous y étiez presque en même temps!
Je ne vois pas les paysages en « vrai » mais déjà je m’émerveille rien qu’à voir les photos…
Profitez à fond des dernières semaines! J’ai hâte de t’entendre raconter tout ce vécu dans la cour de récré et suis impatiente de voir Louise « en vrai »!
Joyeux Noël! Bonne fin d’année. Bises
OH là là ! Que le temps passe vite !J’ai retrouvé vos aventures avec plaisir ! A chaque fois ,je trouve les filles plus grandes ,les photos plus belles et les commentaires plus personnels et passionnants . Je ne sais s’il y aura un autre pays décrit avant Noël ,je vous souhaite deonc à tous de très belles fêtes pleines de paix et de joie .